URGENT SVPPPP AIDEZ MOI

Salem Aleykoum

Ne me juger pas avant d'avoir tout lu svp (je vais aller droit au but)

Je suis une jeune fille de 23ans et ce mois d'aout comme souvent en été j'ai passé des vacances au bled.
J'ai passé énormément de temps avec mon petit cousin, nous sortions pratiquement tous les jours… Au fur et mesure des jours il a commencer a développer des sentiments pour moi et de mon coté pareil sauf que pour moi c'était impossible vu son âge (15 ans) et aussi le fait que ce soit mon cousin vous connaissez la mentalité occidentale…

Enfin bref vient le jour ou il m'avoue tout et j'apprends qu'il m'aime enft déjà depuis l'été d'avant (ce qui n'était pas mon cas) et je sais qu'il est sincère je le connais. Il veut que je l'attende et qu'on se mari dans quelques année au minimum 5ans. wow 

Honnêtement c'est un bon garçon il est mature, bon musulman… il a tout ce que je recherche chez un homme mentalement MAIS le problème reste son âge (pas la différence d'âge parce qu'on en a parler a de nombreuses reprises et j'ai vu de nombreux témoignage a ce sujet… mais c'est vraiment le fait qu'il ai moins de 19 ans) et le physique même si il fait plus vieux que son âge, il me dépasse en taille il fait beaucoup plus jeune que les homme qui m'attire habituellement… Dans tout les cas si on se mari un jour il aura grandit mais bon ça me gêne… Depuis que je suis rentrée je me sens folle et je le compare aux hommes qui m'attire habituellement je sais pas quoi faire..
 
Y'a aussi le fait que je dois attendre je sais pas si c'es une bonne idée le fait que je dois mettre en pause ma vie amoureuse pour lui j'ai peur de regretter et de gâché ma vie parce que lui même si ça ne marche pas au final il sera toujours c'est moi qui aura grandit…
(je ne suis pas une fille qui entretient des relation haram au contraire je parle ici d'opportunité de mariage)

Je fais vraiment n'importe quoi dans ma vie svp aidez moi dans ma folie pleaseee
J'ai besoin d'avis extérieur honnête

Es-selemou 3aleykoum 

Avant-propos :  votre affaire n'a aucun, mais alors vraiment aucun caractère urgent. L'urgence est ailleurs, très loin de ce monsieur. Ensuite, les affaires de cœur, comme toutes les autres affaires, se règlent par le recours à la science islamique, jamais par un sondage qui convoque le tout-venant, l'ignorant comme le savant, l'idiot comme l'intelligent, le clairvoyant comme le fou. La majorité n'a aucune valeur juridique en islam. Aucune. En conséquence, je n'ai pas voté. Je vous demande même de ne tenir aucun compte du choix des votants. 

Sur le fond de votre affaire, maintenant. Réponse courte : laissez tomber cet homme et repentez-vous d'avoir eu une relation si proche que des sentiments amoureux sont nés de part et d'autre. 
Réponse plus longue. Il n'est pas en mesure de satisfaire aux lourdes, quelquefois écrasantes, responsabilités du mari : pourvoyeur, protecteur, éducateur, chef de foyer. Pour cela, il vous demande de poireauter cinq ans, jusqu'à vos 28 ans donc, le temps qu'il se mette en situation de faire l'homme dans le foyer. En toute franchise, sa proposition est ridicule. Grotesque. Vous pourriez vous marier dès demain avec un homme immédiatement opérationnel ; pourquoi donc mariner dans votre jus durant cinq longues et interminables années, pendant lesquelles son petit cœur d'artichaut et le vôtre auront eu dix fois le temps de s'enticher de quelqu'un d'autre. La jeunesse, synonyme de beauté et fertilité, est l'atout numéro un d'une femme. À vingt-trois ans, si tant est que vous soyez attirante, vous aurez l'embarras du choix. Ne perdez vos précieuses années pour aucun homme...  encore moins pour lui ; il n'en vaut pas la peine. Parlons de biologie. Cinq ans d'attente, c'est environ 65 ovules produites en pure perte à raison d'une ovule produite toutes les vingt-huit jours. Vous êtes choquée ? Ça s'appelle l'horloge biologique, qui tourne bien plus vite chez les femmes que chez les hommes. D'ici quelques années, le tic-tac de cette horloge vous sera assourdissant. 

L'élu de votre cœur n'a pas le profil pour ne serait-ce qu'oser demander votre main à votre père. Il se couvrirait de ridicule du haut de ses quinze ans. Voici la première partie de ma réponse. Je m'engage à finir de la rédiger avant mercredi, incha'Allah. Soyez patiente : votre affaire n'a aucun caractère urgent.

es-selèmou 3aleykoum

Suite de la réponse. Votre amoureux n'est pas le bon musulman que vous nous décrivez. S'il craignait Allah suffisamment, il aurait cherché à savoir quelles sont les limites des relations hommes-femmes et ne les aurait pas franchies. Il n'y a pas de concept, en Islam, de "petit-copain ou de flirt avec un bon musulman". L'Islam encadre les relations hommes-femmes en posant des limites très simples : toute personne dont le lien de parenté, ou lien par alliance, ou par lien par allaitement, vous contraint à vous voiler devant lui ne peut pas entretenir de relation avec vous au-delà d'un besoin précis, en gardant des distances, en adoptant un ton "neutre", parce que ces personnes vous sont autorisées pour le mariage. Parmi celles-ci se trouve le cousin. Vous pouvez vous marier avec votre cousin ; vous devriez donc le traiter en étranger, éviter la promiscuité, à plus forte raison les regards langoureux, les déclarations d'amour enflammées... qui se sont forcément produits entre vous. Si vous vous êtes entichés l'un de l'autre, c'est que vous avez franchi, lui comme vous, des lignes rouges. De votre propre aveu, vous sortiez très souvent ensemble. Reparlons de biologie. L'un et l'autre, vous plus que lui, avez été emportés par l'ocytocine, hormone de l'attachement amoureux. Heureusement qu'il vous restait assez de lucidité pour venir remettre en question votre relation. On pousse un "ouf" de soulagement. D'autres ont sombré comme ce couple composé d'un homme et de sa sœur venus poser la question de la licéité de leur projet de mariage. Véridique. Faîtes une rechercher dans le forum. 

Votre ex-amoureux n'est pas un bon musulman ; vous non plus n'êtes pas une bonne musulmane puisque vous avez vécu avec lui une romance tout l'été. Repentez-vous et oubliez-le. À votre âge, qui est jeune selon les standards modernes, avec un voile sur la tête, vous pourriez trouver, dans votre seul quartier, quatre ou cinq hommes pieux et responsables, avec un logement, des ressources stables et suffisantes, la tête sur les épaules, prêts à vous donner de beaux d'enfants. En étendant vos recherches à toute votre ville, vous devriez en trouver une trentaine. J'ai une bonne nouvelle pour vous : les hommes ne sont pas difficiles pour le mariage puisqu'il nous suffit d'un visage attirant, la jeunesse, une inexpérience amoureuse, une piété apparente, pour glisser la bague au doigt. En une seule rencontre de près de deux heures, au domicile de ses parents et en leur présence, j'ai fait connaissance de mon épouse grâce à une mise en relation basée sur des critères pré-établis par nous ; la semaine d'après, j'ai fait ma demande en mariage ; trois petits mois plus tard, nous étions mariés et le sommes encore à ce jour. Tout ça pour vous dire que votre cousin, vous pourriez le remplacer d'un claquement de doigts par un autre homme bien meilleur et prêt pour le mariage. Qu'Allah vous permette de le trouver au plus vite.

Je suis d’accord avec la majorité de ce que tu me dis mais par contre je vois vraiment pas le rapport avec les deux qui entretiennent une relation inceste astaghfirullah ????
Tu me compares à ça j’ai pas compris là mais sinon oui pour le reste t’as raison.
Qu’Allah nous guide tous

Es-selemou 3aleykoum 

C'est un malentendu. Je disais justement que vous, contrairement à ce couple incestueux, vous avez pu garder assez de lucidité pour vous arrêter avant de former un vrai couple. Je vous félicitais pour ça en disant que je poussais un "ouf de soulagement". En tout cas, je suis content de voir que mon argumentaire a été efficace et que vous allez mettre fin à cette amourette sans avenir.

Es-selèmou 3aleykoum 

Quelques ajouts d'ordre général, oubliés lors des précédents messages.
1/ Le mariage avec le cousin est complètement permis en islam. Mais il est à double-tranchant : soit il renforce les liens familiaux ; soit il les détruit. L'échec devient interdit, car quitter sa cousine revient à déchirer la fratrie de votre père ou de votre mère et à créer de profondes inimitiés avec votre propre oncle, avec votre propre tante. À notre époque où la notion de famille élargie n'existe plus ; où la plupart des couples ont une date de péremption dans les deux ans, on déconseille le mariage dans le cousinage. On le déconseille encore plus dans le cas où la femme, en France, ferait venir son cousin du bled. Le choc des cultures est inévitable. Monsieur restera sans ressource, sans travail, pendant longtemps. Il pourrait tourner mal ; d'autant plus mal que sa fierté d'homme serai touchée par le fait de ne pas être le pourvoyeur du foyer et de résider au domicile de sa femme. Les Algériens, avec leur fierté légendaire de Végéta, vivent mal le fait d'être nourris et logés par leur épouse de France.

2/ L'âge du mariage en islam est lié, pour les femmes, à la puberté qui rend le corps de la femme désirable et fertile. C'est l'âge des premiers amours (et des premiers avortements). Pour les hommes, il faut en plus que nous soyons en capacité de nourrir et loger les membres de notre foyer étant donné que cette charge nous incombe. En conséquence, l'âge du mariage peut être très bas par rapport aux standards modernes. Le compagnon Ibn 3Abbas (raa) n'avait que 10 ans de plus que son fils. Ma grand-mère avait 14 ans le jour de son mariage ; mon oncle s'est marié à 16 ans avec une femme de 17 ans ; ma grand-mère maternelle a eu son dernier enfant un an après que ma mère m'ait eu en quatrième enfant ; ce qui fait que j'ai un an de plus que ma tante maternelle. L'âge de 18 ans est une condition juridique adoptée tardivement, par convention, et variable d'un pays à l'autre. En 1792, la République Française releva l'âge minimal du mariage à... 12 ans. L'Inde vient de le relever à 21 ans. Ainsi, dans l'absolu, un mari de 15 ans pourrait donner satisfaction s'il remplissait tous les critères. Dans les faits, en 2024, c'est très très rare de trouver un jeune de 15 ans apte au mariage (allongement de la durée des études, précarité de l'emploi, refus de vivre en couple au domicile parental, immaturité mentale, etc.) À quinze ans, ils ne recherchent qu'une petite-copine pour le sexe, surtout pas une encombrante  épouse, encore moins avoir une belle-famille. Par ailleurs, les mineurs ne peuvent juridiquement pas se marier en France.

Es-selèmou 3aleykoum 

L'âge du mariage des femmes avant la seconde guerre mondiale était si jeune qu'elles avaient une période fertile couvrant quatre décennies, schématiquement de 12 à 43-44 ans, leur permettant d'avoir autour de 10 enfants. En mariant à leur tour leurs filles très tôt, elles devenaient grand-mères autour de la trentaine, âge moyen du mariage des hommes de nos jours, tout en continuant à donner naissance. Ainsi, une femme pouvait être enceinte en même temps que sa fille et cette fille féliciter sa mère pour son énième enfant comme s'est arrivé entre ma mère et sa mère. De nos jours, une femme se voit jeune jusqu'à 25 ans, un homme jusqu'à 30 ans voire 35 ans ; et quand on arrive à trois enfant par femme, c'est perçu comme le bout du monde. Généralement, ces trois enfants sont de deux pères différents, voire trois, dont un qui a pris la fuite à l'annonce de la grossesse de sa petite-copine. Je dis ceci pour faire relativiser ceux choqués par le fait qu'un jeune homme de 15 ans pense à son mariage, et à faire comprendre aux femmes qu'elles ne doivent pas gaspiller des années de fertilité pour les beaux yeux d'un homme remplaçable. À vos âges, vos grands-parents avaient une vie déjà bien remplie. Ne perdez pas vos précieuses jeunes années dans des amourettes stériles. 

PS : Ce qui est bien dans les forums, c'est qu'on peut modifier sa réponse ou y faire des ajouts à volonté. Pour les gens à l'aise à l'écrit, c'est vraiment un confort mental.

Es-selèmou 3aleykoum 

En Islam, le concept de "ne me jugez pas" avant d'annoncer un péché n'existe pas. Demander à ne pas être jugé reviens à dire "je vous interdit de me critiquer alors que je me sais fautif". Le maintien de l'ordre moral islamique implique que nous nous critiquions les uns les autres pour nos comportements répréhensibles "par la main, par la langue ou au minimum par la pensée" comme l'a demandé le Prophète (psl). Au bout de la logique de l'interdiction de la critique se trouve le relativisme moral, la disparition de l'ordre, la victoire des vices sur les vertus. Rapporté à la question posée par Apaaaa, ça aurait voulu dire que je devais valider sinon me taire concernant l'idée fausse qu'un musulman franchissant les limites de la mixité puisse être un bon musulman. Je devais le traiter de mauvais musulman, au moins sur ma question des relations hommes-femmes. Et puisque les infractions à la Loi ont été commises à deux, je devais, par réciprocité et cohérence, vous rappelez que vous avez aussi dépassé les limites. Pour bien répondre à la question posée, je devais juger, critiquer et l'écrire en toutes lettres.

Es-selèmou 3aleykoum

Le sujet traité continue de recevoir des lectures, faisant son bonhomme de chemin en dépassant le cadre de la question posée pour brasser des questions importantes liées au couple : la différence d'âge dans le couple, le caractère déraisonnable de la passion amoureuse, les limites des relations hommes-femmes, l'importance de ne pas perdre de temps lors de ses jeunes années, les critères d'évalutation d'un mari potentiel, les critères (différents) d'évaluation d'une épouse potentielle, la très mauvaise idée d'importer un fier et ombrageux Algérien en France (les Marocains sont moins colériques face à leur épouse*), l'obligation de juger les personnes et les actes, etc. Ce dernier message n'apporte pas d'idées nouvelles à la discussion ; il permet de la faire remonter dans la liste des sujets et d'attirer de nouveaux lecteurs.


*Pas de querelle Algérie-Maroc, mais juste un constat froid.